Résumé :
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Marie-Aude Murail nous entraîne dans la vie de Charity Tiddler, petite anglaise née dans la deuxième moitié du XIXe siècle, que l’on suit de son enfance à sa vie de femme indépendante devenue une artiste renommée, appréciée des enfants du monde entier pour ses livres illustrés. Miss Charity, qui semble d’abord se réfugier dans sa chambre pour fuir un monde puritain et pratiquant systématiquement le non-dit, construira avec l’aide initiale d’une nurse française, un monde merveilleux et salvateur où jouets et animaux peuvent parler, qui fera paradoxalement tout son autonomie à l’âge adulte. Une des forces de ce roman tient dans la restitution de ses différents théâtres par de longs dialogues, donnant corps à la scène intérieure d’une jeune pensée riche de sa curiosité face à une représentation extérieure où l’on parle surtout pour ne rien dire. Marie-Aude Murail reconstitue avec soin l’Angleterre victorienne, ses mœurs et sa culture, pour faire de son texte une mise en abîme sur le rôle de la littérature pour la jeunesse, décrire un moment charnière de son histoire voire de son émergence en tant que genre (Charles Dickens, Lewis Carroll, etc.), et rendre hommage, en filigrane et à travers le destin de Miss Charity, au parcours et à l’œuvre de Béatrix Potter. Magnifiquement et judicieusement contrepointé des illustrations de Philippe Dumas, ce livre s’offre aussi cette élégance d’être un « beau livre », conçu avec soin aussi bien pour son maniement et sa lecture, que pour faire écrin à un texte qui a tout pour devenir un des grand classique de la littérature jeunesse
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