Résumé :
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La poésie de Salah Stétié est infiniment énigmatique ; elle ouvre la porte des mondes et traverse les miroirs. Dans cette terre de feu au langage raréfié, l'univers matutinal de Stétié est rassurant comme la présence maternelle : pierre, arbre, corps, chat, ange. Le liseur est arrimé sur cette trame communielle, comme l'oiseau sur l'arbre avant son envol. Mais cette scène familière demeure crépusculaire, puisqu elle réverbère aussi les insondables drames du coeur ; le poème, qui autorise quelques entrevues dans le foyer de ses fièvres, constitue une initiation onirique à la connaissance de soi, à travers la transformation alchimique des images induites. Soudain on naît au monde imaginal dont les mots sont les vecteurs, sur les contreforts de l'expérience spirituelle. La poésie de Stétié pourtant se tient seule, prêtant une reconnaissance émue à l'humain, dans son éblouissante simplicité.
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