Résumé :
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En 1981, soit deux ans après la mort de Mika Waltari, ses lecteurs découvraient sur les tables des librairies un roman que le grand écrivain finlandais avait conçu comme une sorte de portique aux Amants de Byzance. Composé dès 1951 et conservé tout ce temps au secret, il passe aujourd'hui pour la véritable clé de son oeuvre, dans la mesure où Jean le Pérégrin - qu'on retrouve dans les Amants de Byzance sous le nom de Jean l'Ange - est à l'évidence un double fantasmatique de l'auteur. La critique à l'époque avait souligné les parentés que le livre semblait entretenir avec L'uvre au noir - d'autant mieux troublantes que Marguerite Yourcenar ne pouvait avoir eu vent de ce texte enfoui depuis toujours au fond d'un tiroir (et que la France, au reste, sera l'un des derniers pays à découvrir). Mais n'est-ce pas le propre des grandes uvres que de retrouver, aux carrefours du Temps, les mêmes questions, la même attente, les mêmes signes Les deux livres embrassent la même période (le difficile passage du Moyen Age à la Renaissance), mettent en jeu l'un et l'autre un personnage engagé dans un itinéraire quasi initiatique sur les chemins de la vieille Europe. Enfin les deux héros se vouent secrètement à la recherche d'une vérité qui transcenderait les contingences de l'Histoire : l'alchimie pour l'un, la théologie pour Jean le Pérégrin disciple du génial Nicolas de Cuse - précurseur de Copernic, Giordano Bruno, Galilée... Initiation tout ensemble intellectuelle et charnelle, car l'époque (le milieu du XVème siècle), riche de toutes les interrogations de l'esprit, n'est avare ni de cruauté ni de plaisirs...
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