Résumé :
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Prokosch n'est pas un voyageur ordinaire : il sait discerner comme peu d'autres le climat intime des pays qu'il traverse, les plaies encore mal referm¥es, les lieux d'affrontements futurs... Ainsi, le Lisbonne des Conspirateurs est celui ou il a travaill¥ en tant qu'attach¥ a la l¥gation am¥ricaine au d¥but de la Deuxieme Guerre Mondiale alors que commen?aient de se d¥verser au Portugal les flots d'une Europe envahie. Les Conspirateurs (1943, adapt¥ au cin¥ma par Jean Negulesco en 1944) est une histoire d'espions : d¥nonc¥ par un membre de son propre r¥seau qui travaille pour les Nazis, Vincent Van der Lyn, r¥volutionnaire hollandais, est en prison. On l'aide a s'¥vader et il se lance aussitït a la recherche du traétre dont il ne d¥couvrira l'identit¥ qu'a la toute a la fin de l'histoire... Vincent, le h¥ros « a la fois innocent et dangereux » ; Quintanilla, l'Espagnol radical a l'esprit « jonch¥ de ruines » ; Irina, la belle Russe qui a multipli¥ les liaisons sans avoir jamais vraiment aim¥ ; Von Mohr, le nazi « mort depuis longtemps » avant d'åtre ex¥cut¥ : l'¥crivain brosse ici une s¥rie de portraits souvent hauts en couleurs sur lesquels il pose un oeil a la fois compatissant et presque clinique. Ce regard d'entomologiste et d'esthete n'empåche pas des touches impressionnistes et de magnifiques instants ou le poete qu'est aussi Prokosch sonde d'un coup le r¥el dans des scenes extraordinaires. Pr¥sent¥ avec un art consomm¥ du d¥coupage, Les Conspirateurs est aussi un hommage a Lisbonne, que l'auteur affectionne sans doute autant que ses personnages pris dans les affres de la guerre et des passions. On retrouve dans ce roman cosmopolite toutes les qualit¥s d'un ¥crivain dont Albert Camus a pu dire qu'il avait invent¥ le « roman g¥ographique ».
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