Résumé :
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Le vrai Fanon n'est-il pas plutôt celui dont se réclame un autre illustre Martiniquais, Patrick Chamoiseau, qui retient de son devancier l'idée selon laquelle "les exigences qui s'imposent à notre élan vers plus d'humanité sont plus subtiles qu'une seule décolonisation "? Comment Fanon aurait-il à ce propos perçu les mouvements "décoloniaux" contemporains, s'interroge Adam Shatz ? "Y aurait-il vu un effort de mise en scène rituelle d’une justice rétroactive, ou bien un saut dans un passé imaginaire?" L'auteur veut croire en tout cas qu'au-delà des mantras raciaux contemporains, Fanon aurait été ému par les récentes mobilisations contre le racisme, les violences policières et la lepénisation désormais si concrète, hélas, ne serait-ce que sur le plan électoral, d'une certaine France. Car "s'il est quelque chose qu’il admirait, c’était bien les êtres qui mettent leur corps en jeu dans la résistance active à l’oppression."
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