Résumé :
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Lire Foucault procure souvent un indéniable agrément. Cependant, à ce jour, peu se sont attardés sur les figures caractéristiques du style de Foucault, sur cette sorte de bercement phrastique qui le fait hésiter devant un mot, se lancer dans des énumérations, tripler ses verbes et ses adjectifs, bref : tenir son lecteur dans le fil de sa parole. Cette approche stylistique prend appui sur deux études de Leo Spitzer, l'une relative à l'« effet de sourdine » chez Racine, l'autre traduite par Foucault lui-même en 1962 : « Art du langage et linguistique ». Le goût foucaldien pour un trois stylistique, aussi discret qu'insistant, serait-il le ressort de l'énoncé négatif qui vient clore Les Mots et les Choses sur l'incommensurabilité de l'« être de l'homme » et de l'« être du langage » ?
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