Résumé :
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Avec Ou bien... Ou bien..., publié en 1843, Kierkegaard inaugure sa production " pseudonyme ", c'est-à-dire sa longue explication avec les différents auteurs virtuels entre lesquels se décompose son identité littéraire. Ici Victor Eremita, figure policière de l'éditeur-voyeur, recueille, à travers la grille de l'écriture, la confession alternée de deux vois sans visage et sans nom : la première (A), tournant avec obstination autour d'une scène théâtrale où se rejoue sans trêve le même Don Juan de Mozart, aboutit au célèbre Journal du séducteur, dramatisation bourgeoise d'une Tentation sans doute imaginaire ; la seconde (B), dénonçant au contraire tout spectacle et toute répétition, met le destinataire, ici brutalement personnalisé, devant le sérieux terrible de la décision irrévocable. L'esthète et l'époux, celui qui n'est personne et celui qui est quelqu'un, l'homme de l'aphorisme et l'homme du sermon, telles sont les figures contrastées où Kierkegaard se plaît ironiquement à incarner les catégories majeures de la Logique hégélienne, mimant tour à tour la dispersion errante de l'Etre et le recueillement solennel de l'Essence. Il en résulte une œuvre qui' n'a son équivalent dans aucune langue, et dont la déconcertante modernité n'a pas cessé de nous devancer.
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