Résumé :
|
La calligraphie n'est pas l'art d'enjoliver les lettres mais de les accomplir, de mener à maturité et à efflorescence leur promesse graphique. On le voit bien ici lorsque, calligraphiant un poème d'Ibn Zaydoun sur la brise du matin, Hassan Massoudy déploie, dévoile même sur toute l'étendue de la page, le nuage azuréen de son calame. La ligne, alors, devient signe, les lettres des nuées d'aube ou de couchant, et le poème un ciel dansant... Depuis longtemps, j'admire en Hassan Massoudy cet art d'habiller les mots de vêtures d'ange, de peupler le ciel des pages de nuages somptueux, de sensuelles volutes. Le poème devient alors chant parallèle, pictogramme éthéré. C'est par cette calligraphie - et par elle seule - que l'on retrouve ainsi l'aurore de l'écriture, quand les mots étaient encore les frères des images et que l'on pouvait lire et voir à la fois, sur les murs, les tablettes, les porphyres et les marbres, comme le fait ici Hassan Massoudy, les hiéroglyphes de l'amour et de la passion.
|