Résumé :
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Il est la marque du génie, la précieuse alchimie des mots sauvés de leur banalité : sans style, point d'écrivain. Chaque auteur s'est forgé le sien, à nul autre semblable. Et pourtant, les théoriciens se sont appliqués à ordonner les styles en catégories idéales, dont les textes ne constitueraient plus que d'imparfaits exemples. Sensibilité individuelle ou classification normative, ces deux approches du style sont-elles réconciliables ? Et sur quels principes philosophiques s'appuient-elles ? L'Antiquité rattache différents styles à des genres bien distincts ; à l'inverse, le XIXe siècle érige le style personnel de l'artiste en raison d'être de l'oeuvre. Renonçant à cette mystique, le XXe siècle génère une crise du concept. Comment, alors, la linguistique contemporaine vient-elle rénover notre pensée du style ? Des pratiques de lecture au savoir analytique, de l'exégèse à l'herméneutique, auteurs, lecteurs et critiques n'en ont jamais fini avec le style, ce je ne sais quoi, qui fait presque tout.
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