Résumé :
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On peut identifier un silence naturel à son caractère enjoué, primesautier, presque évaporé. Il est complexe, léger et changeant, il apparaît un instant, puis s'évanouit sans prévenir. Un silence de synthèse n'a pas cette spontanéité. Il est parfois assourdissant, égocentrique, il paraît prétentieux. Pourtant, il n'est pas dénué de qualités. Il est au fond simple et clair, et le silence naturel peut paraître quelque peu affecté en comparaison de ce silence plein de verdeur et de franchise. En réalité, les artistes du silence font appel à ces deux sources, dans des proportions qui sont l'essence même de leur art, pour obtenir un silence qui soit pensif sans être pesant, volontaire sans être insistant, bref, un silence troublant, évocateur et évanescent.
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