Résumé :
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Abdallah Stouky est une mémoire vivante, une bibliothèque où sont soigneusement rangés de précieux ouvrages. Journaliste, il a fondé nombre de journaux, participé à l’aventure de la revue Souffles ; éditeur visionnaire, il a lancé plusieurs auteurs marocains de renom. J’ai tout noté du mouvement des yeux, des sourcils, des mains, de ses doigts fi ns auxquels il recourt pour acquiescer un propos ou au contraire le battre en brèche. Ses remarques peuvent être acerbes, tout le monde le sait, il peut avoir la dent dure, mais une constante bienveillance, sans les empêcher d’être assassines, retient les coups au moment où il les assène. Abdallah Stouky est toujours courtois et d’une grande élégance, aussi bien vestimentaire que morale. Ce gentleman, qu’on pourrait croire sorti des pages d’un auteur anglais, ne s’écoute jamais parler : il laisse à l’autre le loisir d’exprimer pleinement, et sans l’interrompre, son avis. Je ne cache pas que j’étais fasciné, et je le suis encore, par l’homme qui redonnait vie à des morceaux entiers d’un monde disparu. Il a traversé, l’allure tranquille, une moitié de siècle et rencontré les petites gens comme les grands de ce monde, sans en tirer aucune gloire.
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