Résumé :
|
Pour la première fois, Michel Onfray prend la parole sur son initiative collective, heureuse et spectaculaire : la création, en 2002, de l'Université populaire de Caen. Pourquoi, comment, pour qui, contre quoi : armé de sa plus belle plume, enthousiaste et percutant comme jamais, il explique, défend et revendique ce projet un peu fou, devenu un incroyable succès... populaire. L'Université populaire de Caen en 2002 est avant tout une réponse à la situation politique du moment : la présence d'un candidat d'extrême-droite à l'élection présidentielle. Georges Deherme avait créé les universités populaires pour instruire la classe ouvrière, en réalisant le voeu formulé par Condorcet un siècle plus tôt : développer une instruction qui rende la raison populaire. Cette ambition suppose qu'on souscrive à deux propositions : l'ignorance enchaîne et le savoir libère. En reprenant le flambeau, Michel Onfray s'inscrit en faux contre les dogmatismes étroits, la moralisation, le formatage intellectuel de l'université française. Il revendique l'exploration de ce qu'il appelle les marges philosophiques de l'historiographie officielle, sans élitisme ni démagogie. A la demande toujours croissante de philosophie, d'aucuns répondent par la commercialisation du savoir, d'autres par le bavardage collectif (les cafés philo...) ou l'infantilisation. A l'extrême opposé, le projet de Caen se fonde sur des valeurs démocratiques et libertaires : il s'agit de rassembler des amis (comme Epicure dans son jardin), pour partager et dialoguer avec tous ceux qui ont soif de savoir, dans un but philosophique commun : se faire libre (Nietzsche).
|