Note de contenu :
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Sans doute n'est-ce pas à Schopenhauer qu'il faille demander des variations originales sur les thèmes de l'être, de l'existence ou de l'essence. Ces subtilités, d'importance cruciale dans beaucoup de philosophies, lui sont indifférentes. Il lui suffit de savoir, ou d'estimer, que la volonté est omniprésente et toute-puissante, et que la pensée (représentation), impuissante à en modifier le cours, doit se contenter du rôle d'informateur infidèle et générateur d'illusion. L'intervention de Schopenhauer dans le champ philosophique, tout comme celle de Spinoza, vise à essayer de faire de son lecteur, et de se rendre lui-même, un homme désabusé mais " libre ", libéré des illusions et des tourments qui les accompagnent, libéré de ce que Spinoza appelle les passions tristes. Spectateur du monde plutôt qu'acteur, certainement. Mais moins par égoïsme que par lucidité.
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