Résumé :
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On écoute à la radio des chansons lardées de publicités. Le soir, désœuvré, on zappe de feuilletons en téléfilms. Le matin, on achète le journal avec ses faits divers, ses photos chocs, ses mots gluants de consensus mou. Tout cela fait un conglomérat, la novlangue de notre temps ; elle saoule à peu de frais, détourne la pensée, nous pousse à " dépenser " pour les désirs artificiels. Alors peu à peu on pense par colère, peu à peu on crie pour ne pas succomber aux sables mouvants du langage médiatique. Toute cette masse verbale qui nous submerge, on la détourne dans des poèmes qui ne peuvent plus ressembler à des poèmes ; taillant dedans tous ces mots ordinaires, quotidiens, qui nous composent, que nous le voulions ou non, on dessine quelque chose comme le fantôme d'une vie minuscule, une ombre qui demeure notre proie désirée, pour que cette vie, qui est la nôtre, résonne encore longtemps après qu'on a éteint la radio, débranché la télévision, refermé le journal
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