Résumé :
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Les œuvres d'art sont affaire de plaisir et de goût personnels qui se passeraient de toute justification ; la création est un mystère, or c'est précisément ce qui ne cesse d'aiguiser notre curiosité et nous pousse à scruter ce qui se passe dans les actes créateurs - cependant, nous parlons des œuvres, elles ne cessent de nourrir notre sensibilité, d'alimenter notre enthousiasme. Si la critique et l'histoire de l'art interposent une cohérence et un savoir entre notre subjectivité et les œuvres dont elles parlent, ces deux disciplines hésitent à considérer l'art comme source de connaissance, elles se refusent même à en discuter la vérité. Or les œuvres ont non seulement une «efficacité» dont nous ressentons confusément les effets, mais aussi une valeur dont il est possible de déterminer les conditions et les structures dans les œuvres mêmes : l'esthétique littéraire qui se développe ici n'est ni philosophie ni science de l'art, mais elle révèle ce qui sous-tend notre admiration, laquelle n'est pas incommunicable ; l'admiration qui va de pair avec notre plaisir n'est pas injustifiable, elle tend à un accord des jugements sans recourir à aucune dogmatique.
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