Résumé :
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Les lecteurs de 1911 jugèrent les poèmes de Saint-léger singuliers. Ce jugement qu'Alexis Léger reçut comme une insulte ne nous semble pas périmé, même avec le recul et la connaissance de toute l'œuvre qui suivit. Il s'agit d'en prendre la mesure et d'en élucider les principales composantes : l'œuvre est aussi limpide qu'elle peut être obscure, aussi poétique que prosaïque, aussi exactement nourrie de réel qu'elle en est détachée et prompte à se tourner vers le mythe. Insolite elle l'est aussi à cause d'un ton, la louange du monde tel qu'il est, de la vie telle qu'elle va, même s'ils impliquent la perte toujours recommencée de ce qu'on a ou croit tenir dans ses mains. Étrange elle l'est dès ses composantes matérielles, sa présentation, son vocabulaire, sa syntaxe, ses images, toutes ses procédures linguistiques, par son architecture en ensembles longtemps mûris et sans cesse restructurés
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