Résumé :
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Enfants, nous avons été bercés par les récits merveilleux des contes de fées. La légende, plus vraie et chaleureuse que l’histoire, contredit souvent la réalité matérielle : une citrouille se transforme en carrosse, un rat en cocher… Et pourtant, ces fictions ne nous paraissent ni puériles, ni grotesques, mais nous détendent et nous ravissent. Ce monde imaginaire qui fait échec à notre univers réel possède cependant une explication psychologique. N’ayant été dédiés aux enfants qu’après avoir charmé des auditoires d’adultes, les contes reflètent la préoccupation éternelle de l’homme en même temps que ses pulsions « animales ». Par l’étude des symboles, des analogies et des correspondances, R.-L. Rousseau s’attache à démontrer la notion d’éveil qui est le fondement des contes de fées. Sous son apparence de divertissement, la fable a un rôle éducatif ; elle met en évidence l’aspiration profonde de la nature humaine vers la bonté, l’amour, la justice. Ce rêve collectif, où fées et princes charmants rétablissent le droit et l’idéal, nous fait également oublier les désillusions et les souffrances du monde réel. Conservant son sens du sacré, plongeant ses racines dans l’inconscient collectif et dans la mémoire du passé, le conte devient, vu sous cet angle, un récit initiatique. Par l’étude des thèmes de la Belle au bois dormant, de Grisélidis, de Peau d’Âne, du Petit Poucet, de Barbe-Bleue… l’auteur nous dévoile le trésor de sagesse que recèlent les contes de fées. Par le dépassement et l’héroïsme, le héros des contes suscite « miracles » et « métamorphoses », et ces miracles il les réalise au nom d’une justice immanente dont il se déclare le champion ; chez lui, amour est synonyme de courage et d’audace, mais aussi de bonté et d’indulgence. Par leur symbolisme riche et fécond, les contes reflètent donc une prise de conscience supérieure, un dépassement spirituel dans l’enchantement d’un rêve recréé.
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