Résumé :
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40 ans après son enlèvement et son assassinat, l'hommage qui est dû à la mémoire de Mehdi Ben Barka ainsi que la recherche de la vérité sur son assassinat seraient incomplets s'ils n'étaient pas accompagnés de l'évocation de sa contribution aux questions politiques, sociales et économiques du tiers-monde. Syllepse a déjà consacré deux ouvrages à ces questions : Ben Barka, ses assassins (Daniel Guérin, 1990) et Écrits politiques (Mehdhi Ben Barka, 1999) Le 40e anniversaire de sa disparition a coïncidé à la fois avec le 50e anniversaire de la conférence de Bandoung - événement fondateur de la prise de conscience des peuples colonisés de la nécessité d'organiser la lutte commune pour leur indépendance nationale - et avec le 40e anniversaire de la conférence de la Tricontinentale qui a ouvert aux peuples d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine des perspectives nouvelles pour renforcer la lutte contre le néocolonialisme et l'impérialisme. Aujourd'hui, les nouveaux défis imposés par la mondialisation exigent une approche et une réflexion différentes autour des mêmes problématiques : la nécessité de développer de nouvelles formes de solidarité entre les peuples, de repenser les échanges Nord-Sud et de réinvestir le champ de l'action sociale et citoyenne. Autant de thématiques abordées dans ce livre à plusieurs voix qui permettront de revisiter le projet international de Mehdi Ben Barka : lier la lutte des peuples du tiers-monde pour leur indépendance politique avec leur émancipation de la tutelle des anciennes puissances coloniales, dans la perspective d'un réel développement économique, social et culturel. Autres thématiques abordées, celle du soutien inconditionnel des puissances occidentales aux forces les plus rétrogrades et les plus corrompues, au détriment des forces porteuses de progrès et de démocratie ; celle de l'assassinat des intellectuels et les militants porteurs de projets d'avenir (Patrice Lumumba, Amilcar Cabral, et, bien sûr Mehdi Ben Barka.) commis par les services de répression des régimes néocoloniaux avec la bienveillante complicité de ceux des puissances coloniales. Malgré tout ce qui a été tenté pour occulter son image ou brouiller sa mémoire, Mehdi Ben Barka restera l'une des personnalités les plus marquantes du 20e siècle. Comme l'a dit Daniel Guérin : « Ce mort aura la vie dure ; ce mort aura le dernier mot ».
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